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Les Affranchies

L'ennemi

11 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

liebe.jpgMa jeunesse ne fut qu'un ténébreux orage,
Traversé çà et là par de brillants soleils;
Le tonnerre et la pluie ont fait un tel ravage, 
Qu'il reste en mon jardin bien peu de fruits vermeils. 

Voilà que j'ai touché l'automne des idées, 
Et qu'il faut employer la pelle et les râteaux 
Pour rassembler à neuf les terres inondées, 
Où l'eau creuse des trous grands comme des tombeaux. 

Et qui sait si les fleurs nouvelles que je rêve 
Trouveront dans ce sol lavé comme une grève 
Le mystique aliment qui ferait leur vigueur? 

- O douleur! ô douleur! Le Temps mange la vie, 
Et l'obscur Ennemi qui nous ronge le cœur 
Du sang que nous perdons croît et se fortifie!

 

Ch.Baudelaire

 

Photo: Lebensentwürfe1

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Ali (Mc) G

10 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Ali-McGraw.jpg

Cette femme là a fait pleurer la terre entière. Moi même je ne l'ai su qu'après. C'étais en 1970. A l'époque, la jeune femme a 32 ans mais en paraît à peine 25. Un visage long, encadré par des cheveux longs. Une histoire d'amour, bien triste, comme les grandes histoires d'amour. La fille d'émigré italien et le fils à papa de bonne famille s'amourachent et contre tous parviennent à se marier et avoir une vie professionnelle réussie. La vie est belle... Mais Jennifer ne va pas vivre. Oliver le sait. La maladie ne lui laisse que quelques jours et c'est elle même qui va prévoir ses funérailles. Et pour arracher les larmes aux plus endurcis d'entre nous, une musique et cette chanson qui sera un succès dans le monde entier, elle aussi.

Quel rapport avec les femmes aux cheveux courts? Je ne sais pas... Peut être simplement parce que j'aime bien cette photo de Ali McGraw, sans doute entre 1978 et 1980. Elle a divorcé de Steve McQueen et l'acteur lui aussi va mourir... C'est à cette époque qu'elle a coupé ses cheveux.

Il y a peu, sur le blog de Liza, un de ses modèles lui avait fait penser à elle. Un air de 70's, les sourcils épais, les cheveux noirs... Une sorte de beauté mythologique,  intemporelle et sans âge.


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Seuls les anges ont des ailes

10 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Kristina-Salinovic.jpg

Avant même qu'elle ne dévoile son dos je l'aimais par cette nuque étroite aux cheveux taillés courts. Son geste était suave, lent et précis. Elle ôta sa veste et la chair pâle de son dos capta la lumière. De ses bras croisés, comme pour protéger sa poitrine, une main venait jusqu'au sommet de son épaule, caressant lascivement le cou, tendu, tant qu'elle baissait la tête. Le corps androgyne saillait de vertèbres et d'omoplates et dans ce relief, du bout de ses doigts, timidement elle montrait ce que seul un intime pouvait découvrir. Là où les siennes auraient dû pousser, il n'y avait qu'un dessin d'encre de chine, presque superflu, là où la sentence aurait suffit. " Only Angels have Wings ". Elle n'en était donc pas un, ni du Bien, ni du Mal et cela pouvait me rassurer. Mes mains sur ses hanches, son corps s'est raidi, ses reins cambrés au premier baiser et mon souffle près de son oreille faisait naître une onde frissonnante sur sa peau. Elle griffa son épaule, comme je l'imaginais mordre sa lèvre. Comme un fruit juteux, je voulais gouter la chair mais me délectais de l'odeur et de la douceur de pétale de cette nuque aux cheveux rasés, savourant le joyaux qui avant tout autres allait exciter l'envie, durcir les tétons et appeler d'autres baisers.

 

Model: Kristina Salinovic

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Murder Incorporeted (Le retour de Moïra)

9 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

 

2653783860_90ac26cea4_b.jpg

Après tout, je me foutais pas mal de savoir avec qui Moïra s'envoyait en l'air. Avec le plombier ou avec sa coiffeuse. Et puis j'étais sûr d'une chose, c'est que le jour où un de ses "casse-croûtes" risquerait de la mettre en danger, elle n'hésiterait pas à l'éliminer, physiquement. La vérité, c'est que je ne voulais pas me laisser aller à penser que je pouvais être tout bêtement amoureux d'elle. La jalousie est mauvaise dans le business, surtout le nôtre. De toute façon, il fallait bien admettre que personne, sauf Moïra, ne maîtrisait sa vie privée. 

L'appartement à Paris était loué par une société bahaméenne et payé rubis sur l'ongle à une fiduciaire suisse. Le nouveau passeport de Moïra était luxembourgeois et authentiquement faux, ou faussement authentique. Quoiqu'il en soit elle était officiellement madame Leprince. Dorothée Leprince. Il n'y avait que le service des IE pour inventer des noms pareils. La réaction de Moïra avait été lapidaire et ironique: " Bullshit, ça me rappelle ma tante Dorothy, celle qui m'a élevée. J'espère qu'elle va pas venir me tirer les orteils la nuit... "

Le crime d'état est un exercice délicat auquel aujourd'hui aucun gouvernement ne voudrait se risquer, cependant il n'était pas question de confier cette tâche à des "privés". On devait rester en famille. J'avais donc officiellement démissionné pour me lancer dans le business de l'édition et Moïra, enfin Dorothée, était devenue photographe freelance. Structure légère, très haut niveau professionnel= unité à forte plus-value, le principe même des Forces Spéciales. Un seul intermédiaire, moi. Un seul opérateur, Moïra.

En attendant, la belle trompait son impatience de reprendre du service en s'appropriant son nouvel environnement. Et je savais qu'elle était déjà en quête d'un nouveau salon de coiffure à son goût. Dit comme ça, ça pouvait paraître futile, mais la connaissant, je savais que s'était vital. 

 

 

Photo: Philippe Leroyer

 

 

 

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Frida fera le tri

8 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Ma Psy et Moi


A la première occasion je me suis ouvert à ma psy germanique de ce nouveau paradoxe qui me jetait dans la confusion. Moi, l'amoureux des femmes aux cheveux courts je me trouvais plongé dans le doute depuis que ma belle italienne avait livré à la tondeuse ses mèches auburn. Mais le pire était que je ne savais même pas si je regrettais ses cheveux longs ou si je n'aimais pas qu'ils soient tondus...

Moi "- Tu sais, je crois que finalement ce que j'aime le plus c'est la sophistication.

lorena1Ma Psy - Was? Zovisdigazion? 

Moi - Oui, je n'aime pas que les cheveux soient coupés tout bêtement comme ça, zou, tondus tous à la même longueur sans style. Ca fait "pauvre", sans imagination, misérable. A part vraiment quelques très jeunes et jolies filles, je trouve que ça catégorise trop, genre nonne au couvent ou incorporée de l'armée thaïlandaise...

Ma Psy - Che ne zuis bas t'akkord! La biémondaize est cholie et drès zdylée komme du tis... Mais ze n'est bas le broplème. Alors komme za du n'aimes pas les dêdes dontues?

Moi - Non, c'est pas vraiment ça... Je n'aime pas le manque de sophistication, voilà, je crois que c'est plutôt ça. Les cheveux courts, très très courts même, mais à condition qu'il y ait du style, que la nuque soit dégradée, les côtés aussi, le dessus plus long, une mèche sur le front ... Enfin un détail qui montre que ce n'est pas "juste tondu".  Tu vois ce que je veux dire?

Ma Psy - Nein! Mais che de konnais. Tès ke les jefeux te Laora font gommenzer à bouzer du fas fouloir k'elle aille jez le gouaveur.

Moi - Ben oui, pour redonner un peu de style à tout ça... 

Ma Psy - Ya ya, tu zdyle... Ze ke che grois z'est que du aimes les vemmes qui koupent leur jefeux komme les hommes.

Moi - Mais toi, tu es un peu comme moi non? Ca ne te gène pas que le chevreau soit tondue, comme ça? 

Ma Psy - Nein, elle m'ekzide peaukoup komme za.

Moi - ... Moui.. Ca doit être ton côté nazi je suppose...

Ma Psy - Was?

Moi - Non rien, je me parlais à moi même.... Mais alors avec cette histoire de femmes à la coupe de cheveux masculine, est ce qu'on en revient pas à la tendance homosexuelle? 

Ma Psy - Ach! Azieds doi, il vaut k'on kauze...

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Chouchoutes

7 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs


laura A face0Il y a, parmi toutes les personnes avec qui j'ai pu correspondre sur le Net depuis que le blog existe, certaines pour qui j'ai un véritable "crush" comme disent les filles au pair de l'Arkansas.


Dans le désordre le plus total on trouve dans mon panthéon Laura A. tellement stylée, mais aussi Anne Catherine qui me ferait presque attendre avec impatience la prochaine FashionWeek parisienne, qui chaque mois retourne dans son it__s_a_new_day_by_pomme_dapi-d3cv6uu.jpgLuxembourg et ne manque jamais d'y retrouver son coiffeur Vito.

Anne-Catherine-3.jpgEt puis aussi Estelle, qui ne court pas les podiums mais pour qui j'ai une affection particulière, parce qu'elle est très photogénique et qu'elle sait bien ce qu'elle veut. Il y en aurait d'autres peut être mais dans ces conditions il faudrait que je recommence tout le blog... 

Vous allez sans doute remarquer une similitude dans la coupe de cheveux de Laura et  de Anne Catherine? Ce n'est que pur hasard, mais j'avoue que ça me séduit cette façon de remettre au goût du jour l'ancestrale coupe au bol. Et du coup, ce qui pouvait paraitre austère prend un air tellement "hype".

J'avoue, je ne sais pas résister à une jolie femme qui porterait ses cheveux coupés dans un style  résolument masculin. J'en ai parlé à Frida, rappelez vous, mais après tout pourquoi chercher des explications?  Je suis comme ça. Et entre nous, je n'ai jamais était déçu par les capacités intellectuelles de ces femmes qui ont assez d'audace pour attirer sur elle le regard des autres avec ce style. Dans d'autres cas, c'est plus ....Aléatoire. Oui oui je sais je suis de parti pris et de mauvaise foi. Mais ça aussi, faut faire avec!

Alors depuis, avec ces trois "chouchoutes" là, je guette leur Facebook, leur blog ou le courrier pour découvrir une nouvelle photo, encore plus séduisante que la précédente et autant vous dire que j'ai tout de suite l'envie d'en faire un billet pour vous le faire partager.

Et voilà! Ca y est je deviens gaga du blog, je me mets à parler à "mes lecteurs" comme si j'avais un vrai public. C'est tellement bête quand j'y pense... Je me suis juré en me lançant dans la blogosphère que je ne tomberai pas dans ce travers. Ce blog c'est à moi, pour moi et ça n'intéresse que moi...

Ouais enfin, ça je crois que c'était une illusion. Cela peut être un postulat de départ, mais au bout du compte il y a quand même du monde autour, qui vient voir, qui attend, qui commente. Des qui viennent tous les jours et même plusieurs fois par jour, des qui guettent, comme moi finalement, le nouvel article, la nouvelle photo, la prose du jour ou une musique qu'ils ne connaîtraient pas encore ( mais pour ça il faut qu'ils aient vécu les 50 dernières années dans une grotte aux Kerguelen )

Enfin qu'importe! J'aurai toujours un petit quart d'heure pour écrire mes bêtises ici et le plaisir de lire vos commentaires sur la question. 

Bon et avec tout ça, j'vous met une petite musique?

Allez Pink, parce qu'on est tous des rock stars

 

 

 

 

 

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Ce petit détail...

6 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

Daniel WeisserLorsque je pense à elle, c'est ce petit détail qui me vient à l'esprit le premier. Le souvenir de ses cheveux couleur de miel qui formaient une jolie torsade sur sa nuque lorsqu'ils étaient un peu longs. Une sorte d'épi qui provoquait une volute naturelle de mèches dorées. J'adorais littéralement les reflets d'ambre et ce mouvement qui voulait emmener la masse des cheveux vers le côté, comme s'ils refusaient de descendre couvrir son dos. La première fois qu'elle les coupa, cette torsade disparu et je me pris à la regretter, malgré l'adorable petite tête adoptée.

Cependant, comme un membre amputé, malgré les cheveux courts, j'imaginais toujours voir ce singulier détail qui pourtant n'existait plus. La chevelure châtain avait les mêmes reflets d'or et le savant désordre laissait partir en tous sens des mèches, effilées ou tranchées net, qui étaient du meilleur effet.

Et puis, de semaines en semaines, à nouveau le cran reprenait ses droits au fur et à mesure que les cheveux poussaient.

C'était comme un dilemme où pourtant je gagnais à tous coups. J'aimais ce tourbillon couleur de caramel et j'aimais aussi la nuque mise à nu et bien tondue.

Les années ont passé et je pense souvent à elle. Et lorsque je pense à elle.... 

 

Photo: Daniel Weisser

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Des souvenirs à la pelle

6 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires

tintin4-289x300.jpgIl fallait bien que ça arrive... Alors bon,  puisqu'il faut en passer par là, je vais céder à la demande et nourrir la curiosité de chacun(e)s. 

A la genèse de ce blog, j'avais répondu à un tag de Virginie et en toute honnêteté donné des éléments de ma vie privée qui pour le coup étaient très révélateurs. Sauf que, je l'ai avoué, donc je suis pardonné, le chapitre de mon enfance à Genève était faux. Et bien non, pas de soeurs prostituées, pas de père alcoolique en taule ni de mère maquerelle... Du coup, vous vous dites, et la Coloniale alors? Biribi, Tataouïne, le sable chaud, toussa... Et ben non! Je sais ça déçoit, mais je vous dois la vérité véritable.

Ma mère était une sainte! Oui tout comme la vôtre, je sais bien, mais la mienne avait tout de même pris le chemin direct vers St Pierre puisqu'elle était nonne. Non mais pas de panique, c'était avant de rencontrer mon père, qui lui avait fini par déserter de...La Coloniale. Nous y voilà. Il débarquait du "Pasteur" au port de Marseille rentrant, d'Extrême Orient. Sur le quai une antenne de la Croix Rouge était tenue par deux amies, dont ma mère qui avait fait des études de médecine, ce qui lui avait permis de s'extraire de son couvent. C'est le coup de foudre! Il beau, athlétique et bronzé, elle est mince, le teint pâle et les cheveux courts...

Bon, je sens bien que là encore vous vous dites :" Ayé! On repart dans les délires..." La vérité c'est qu'à chaque fois il faut décrypter un peu de réel dans mes affabulations. Mais bon, parlons de moi. Pffft!

Après une brillante carrière à la NASA... Bon bon ok ok... J'étais juste pilote de la navette... Oui enfin je conduisais le bus qui emmenait le personnel à la cantine quoi.

Non, sans rire. J'y arrive pas! Mais j'essaierai encore, je promet.

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Reporter

5 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Humeurs

Gerda_Taro-Anonymous.jpgFaut il mourir jeune pour être une héroïne? Ou juste brûler sa vie, la faire flamber comme un feu de St Jean? Dans la famille reporter de guerre je voudrais Gerda Taro. Qui ça?

Ah oui tout le monde connait Robert Capa dans ce domaine. L'immortel photographe de la guerre d'Espagne et du D-day. Mais à l'ombre de tous les grands hommes il faut chercher la femme. Ils ont été amants et on peut imaginer la fougue qui devait animer ces deux là... Pendant longtemps, les clichés de Gerda seront attribués à Bob. A cette époque, allez faire comprendre aux gens qu'une femme puisse faire ce métier là... 

Elle n'a pas 30 ans quand elle part en Espagne avec les Brigades Internationales. Elle est révolutionnaire dans l'âme. Comment ne pas l'être en ces temps là, quand on est juive et allemande de surcroît. Elle rencontre son destin dans un village non loin de Madrid. A 27 ans , dans la débâcle d'un repli, son corps est broyé par un char. Reporter de guerre, Gerda Taro devient aussi un symbole, celui d'une femme libre à la poursuite de son idéal. Et qu'importe si la reconnaissance ne viendra que 60 ans plus tard...

Il l'appelait son "feu follet", frêle silhouette aux cheveux courts. Faut-il mourir jeune pour être une héroïne?

Photo: Anonyme-Espagne 1937

Gerda Taro

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Belle anglaise

4 Avril 2011 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Tendresses

gilesclement.jpg

La bande de bitume défile sous la gomme de la 650 Lightning. Le ventre collé au réservoir, elle "ouvre" à fond, laisse défiler le pays autour d'elle. Pour une fois elle a laissé ses cheveux au vent et même courts ils flottent sur son front. L'instant de folie passé, elle relève son corps, réduit les gaz. La vénérable BSA ronronne. Elle fait corps avec la machine... C'est comme une thérapie pour elle, une sorte de rééducation. Quand le vent fouette son visage elle se sait vivante. Elle ne craint rien, se sent immortelle. Ne l'est-on pas un peu quand on a déjà vaincu la mort? Elle y pense souvent. Chaque fois qu'elle enfile son cuir souple et patiné et que d'un geste simple elle chasse la mèche sur son front. Est ce que c'est bien elle? L'image qu'elle avait "avant" est tellement différente... Le Mal au lieu de la terrasser a fini par lui donner cette nouvelle vie. Le combat gagné elle s'est dit qu'il ne fallait plus perdre de temps. Elle avait rêvé, petite, de cette fille caparaçonnée dans son cuir et ses bottes, casquée et gantée, posant fièrement à côté de sa monture mécanique. Victorieuse de son combat elle a réalisé ce rêve et pour sa "deuxième" vie, décidé d'être elle même...

Photo: Gilles Clement

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