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Les Affranchies

moira

Moïra - chapitre 10

6 Avril 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

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Je n'arrivais pas à faire sortir Moïra de ma mémoire. Le temps avait pas mal passé pourtant, mais elle restait accrochée dans ma tête comme une envie. J'étais devenu cet ancien alcoolique qui rêve d'un verre de scotch, cet opiomane en quête d'une fumerie chinoise. Aucune des femmes que j'avais rencontrées après elle n'avaient pu faire disparaître cet étrange sentiment de plaisir et de danger ressenti avec elle. Un poison bien plus toxique que la chair du fugu...

La voiture de l'ambassade me conduisait à l'hôtel Four Seasons, de l'autre côté du parc Chapultepec. A cette heure là Mexico city avait  presque l'allure d'une ville agréable. Une mission de coopération pour la lutte anti cartel m'avait amené jusque là, pour faire la liaison entre le monde consensuel et bien cravaté des diplomates et celui bien plus rugueux de nos forces spéciales. Mais l'attaché militaire n'était pas un officier de salon. Il avait traîné ses guêtres dans pas mal d'endroits surchauffés, et voyait arriver cette mission avec le plus grand soulagement. Je pouvais compter sur lui pour jouer l'interface de qualité.

Tout à coup, le chauffeur sembla nerveux. Son regard allait de plus en plus rapidement du rétroviseur à la conduite. Je me tournais légèrement pour regarder à l'arrière et je vis un motard qui ostensiblement nous suivait. Le chauffeur n'eut pas besoin de donner d'explication. Il se contenta de m'indiquer le plancher sous mon siège. J'y mis la main et saisi le HK MP5 qui s'y trouvait. Connaissant la ville, il n'était pas question de se faire cueillir comme un vulgaire ingénieur des pétroles pour venir grossir le cheptel des gangs de rançonneurs. Le chauffeur fit les manoeuvres d'évitement et de rupture de filature d'usage, mais le motard suivait toujours. Le danger à présent pouvait arriver de tous les côtés. Juste avant d'atteindre le Four Seasons, le motard accéléra, dépassant la berline...

En voyant cette silhouette, plutôt fine, un sourire me vint aux lèvres. Je reposais le pistolet mitrailleur sous mon siège et tapotais le bras du chauffeur qui visiblement ne comprenait pas.

Alors que la voiture stoppait devant l'entrée, je vis la moto garée sous les arbres. Le chauffeur proposa de m'accompagner, mais je déclinais son offre. Le motard était en train d'enlever son casque et depuis la voiture nous l'observions. C'était elle! Jean, bottes de cuir et blouson de toile, clouté et parsemé de badges en tout genre. Les cheveux étaient bien plus courts que la dernière fois. Elle chaussa une paire de lunette de soleil et traversa devant nous, fière et désinvolte dans sa démarche souple et athlétique. Elle grimpa les marches de l'entrée et je la suivi, laissant le chauffeur, qui pourtant en voyait pas mal dans sa chienne de vie, bouche bée.

"- Tu m'as manqué...Bon sang..." Elle s'éclaira d'un sourire affectueux.

"- Ben toi aussi figures toi Frenchy. Surpris?

- Comment m'as tu trouvé?

- Facile. Quand tu sauras ce que je fais...

- Vas y..."

Le bord de la piscine était désert. Les boissons servies, Moïra, comme si elle me parlait de son dernier shopping, m'affranchi sur sa nouvelle activité.

"- Je suis de passage, comme toi. Aujourd'hui je suis posé à Pacific Palissades.

- Noooon...

- Mais je bouge pas mal. Figures toi que j'ai un petit business avec des négociateurs."

Je savais ce que pouvait être ce job. Dans certains pays le kidnapping était devenu un vrai sport national. Les compagnies d'assurance payaient à prix d'or des anciens des Services ou des Forces Spéciales pour "négocier" le réglement avec les ravisseurs. Mais beaucoup de sociétés n'avaient pas les moyens d'assurer leur personnels, à "temps complet". Aussi le créneau restait à prendre pour celui , ou en l'occurence, celle, qui avait le carnet d'adresses et le sésame pour investir ce milieu.

"- Si je comprends bien, fini les missions sur le terrain pour toi. Aujourd'hui c'est toi le Boss. Tu gères....Alors plus de coiffeur au retour de mission? " Dis-je en souriant. Elle ébouriffa ses cheveux courts.

"- T'inquiètes! J'ai mieux que ça...

 

Photo: Kasey Riot by Sushi

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Moïra - chapitre 9

29 Mars 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

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Pour une fois, c'était elle qui me débriefait. Durant plus d'une heure elle voulu connaitre tous les détails, ce qu'avait demandé la police de St Marteen, comment la Boîte avait réagit, qu'est ce que le MI 6 avait trouvé. Sans chercher à la rassurer, je lui ai expliqué les doutes et les soupçons qui régnaient autour de sa mort. Cependant aucune piste valable ne pouvait être exploitée et aucune preuve ne pouvait étayer ces doutes. Moïra, appuyée sur le dossier de la chaise sur laquelle elle s'était assise à califourchon, avait écouté, posé une question, ou deux, l'air soucieuse. En se levant, elle glissa une main sous ses cheveux pour masser sa nuque en approchant de la fenêtre. Elle tira les rideaux et dans la pénombre soudaine je la sentis s'approcher. Je voulus allumer le chevet mais elle retint ma main. Rapidement elle quitta son blouson, posa son P99 sur le chevet et ôta son t-shirt. Dans la demie obscurité je voyais ses seins minuscules, les têtons dressés, durs. Elle glissa une main sous ma ceinture et colla ses lèvres chaudes aux miennes...
Nos ébats durèrent dans la nuit. Quand épuisés, nous nous sommes endormis, elle m'a serré fort contre elle. Avant l'aube je me suis réveillé en sursaut. Le lit à côté de moi était encore tiède, Moïra avait disparue...

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Moïra - chapitre 8

22 Mars 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

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 Après plusieurs mois de silence, un mail sur une de mes boites anonymes balança une giclée d'adrénaline dans mes veines: 44 49 N 20 27 E CentarProkop main gate 18 30 friday
C'était elle, enfin. Malgré mes réticences et mes conseils d'attendre un moment vraiment propice, le soir même à St Martin elle avait mis en oeuvre son scénario. J'étais pris au piège. Mon implication dans l'accident allait m'amener des tonnes d'emmerdements, mais je devais avouer que Moïra n'avait laissé aucun détails au hasard. J'en avais froid dans le dos. Je n'ai pas cherché à  savoir où elle avait récupéré ce cadavre aux mensurations identiques aux siennes. Les cadavres c'était un peu son quotidien. Avec froideur et détermination elle l'avait installé sur le siège passager, ceinturé et au dernier moment elle avait retiré le sac plastic qui masquait la tête. J'eus un haut le coeur en découvrant la bouillie sanguinolente. Le bas du visage était totalement écrabouillé et sans doute plus rien de la mâchoire de cette jeune femme ne pouvait mesurer plus de quelques millimètres. A l'endroit qu'elle avait repéré sur la route de l'aéroport, nous avons simulé l'accident, poussant dans le dernier mètre la voiture de location dans le ravin. Le véhicule se retourna et s'écrasa sur les caillasses plus bas. Le carburant répandu généreusement, je la vis frotter une pierre à feu et la gerbe d'étincelles provoqua immanquablement un incendie. A cette heure et à cet endroit, il y avait fort à parier que personne n'interviendrait avant l'aube, le temps qu'il me fallait pour rejoindre un téléphone et donner l'alerte. Arrivée sur les lieux, la police locale piétina vaillamment la "scène de crime" et se contenta d'extraire de la carcasse calcinée le corps sans forme et recroquevillé de la malheureuse passagère restée prisonnière de sa ceinture de sécurité...
Ce vendredi là, à 18h30 précises je me trouvais devant l'entrée principale de la gare de Centra Prokop à Belgrade. Je failli ne pas la reconnaitre. Failli seulement, car sa silhouette m'était tellement familière. Elle avait les cheveux presque longs, coupés au carré. Elle me frola, m'engageant à la suivre dans un taxi qui nous conduisit au pied de la citadelle Kalemegdan. Une fois seulement la porte de la chambre d'hotel refermée elle me fit face brusquement et colla ses lèvres chaudes sur les miennes. Mes doigts s'engouffrèrent dans ses cheveux où je retrouvais, sous la coupe au carré, la nuque toujours tondue...
Après cet assaut de tendresse, elle se concentra sur mon regard et lâcha:
-" Racontes moi, comment cela c'est passé pour toi?"

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Moïra - chapitre 7

16 Mars 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

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-" Tu sais, je vais partir" Dit-elle. Je l'avais à peine entendue, j'étais trop absorbé par la vision de cette nuque fine où les cheveux tondus avaient la texture d'une moquette rase. Elle avait ôté son t-shirt pour rester en soutien-gorge sous la cape du coiffeur. Dans ce coin des Caraïbes, les coiffeurs avaient l'habitude des clients un peu dénudés. L'échoppe était toute en bois peint, ouverte aux quatre vents, la climatisation assurée par la brise de mer.
Elle m'avait entraîné avec elle, dans son rituel capillaire. J'étais resté fasciné par l'ascension de la tondeuse mécanique dans les cheveux soyeux, le petit coup de poignet du coiffeur et les mèches tranchées qui glissaient presque à regret sur la cape de nylon. En rien de temps Moïra avait retrouvé sa nuque d'éphèbe et son allure de collègien. Mais cette fragilité n'était qu'apparente. La réalité était un corps musclé et terriblement affûté. En se débarrassant de la cape, elle se frotta le cou, chassant quelques cheveux coupés et me lança:
-" Tu m'as entendu?" Elle endossa son t-shirt et paya sa coupe. Je l'entraînais par le coude vers l'extérieur.
-" C'est de la folie, tu le sais?
- J'ai bien réfléchi...
- Ils ne te laisseront pas faire. Tu leur appartiens, ta vie leur appartient.
- Oui, ma vie, tu l'as dis.
- Tu ne vas pas....
- Si!
- Bon sang Moïra! Ce sont des meutes de tueurs qui vont te chercher. Tu ne pourras pas leur échapper si facilement...
- Personne ne me poursuivra, puisque tu vas me tuer...
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Moïra - chapitre 6

6 Mars 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

4138071170 81efdb1c53 bLe monde dans lequel vivait Moïra me semblait tellement en décalage avec ce qu'elle était réellement. Un univers de mensonge et de violence où la vie humaine n'était qu'une donnée statistique, sans grande valeur a priori. Formatée par les Services, elle avait appris mille et une façon de faire disparaitre son semblable sans en éprouver aucun état d'âme. Mais avec le temps, la nature humaine est ainsi faite, les fantômes finissent par remonter à la surface. Et je sentais qu'elle en était là, la dernière fois que je l'avais vue à St Martin. Nous étions resté tard au lit le lendemain. Elle m'avait parlé de sa vie passée comme on feuillette un album photo, les virées avec les SAS en Bosnie, pour traquer les criminels de guerre, les nuits à voyager dans la soute d'un C-130, pour débarquer à l'aube de l'autre côté du monde, les heures passées, l'oeil rivé sur l'optique d'un fusil, pour la seconde venue, lacher un coup et disparaitre. Comme elle était contractuelle, le 6 la "prétait" volontier, cela leur donnait l'occasion d'en savoir un peu plus sur ce qui se tramait autour d'eux. SISMI italien, BND allemand, CNI espagnol... Et aussi DGSE, sinon comment l'aurais-jer rencontrée? Ce matin là, elle m'avait fait comprendre qu'elle n'était pas loin de rendre son "multipass". Mais peut on vraiment renoncer dans ce monde? Dans cette mécanique implaccable, les pièces remplacées sont jetées...
Comme pour effacer cette vision, elle se redressa brusquement et vint se mettre à califourchon sur mes hanches. De quelques ondulations du bassin elle réussie à me donner un peu de vigueur et s'empala sur moi.
-" Tu sais pourquoi j'aime toujours me faire couper les cheveux aussi courts?" Dit-elle en ondulant toujours.
-" Non, tu ne me l'as jamais dit...
- Quand j'étais petite, et jusqu'à mon adolescence, je vivais avec une tante qui tenait une ferme en Angleterre. Elle me traitait comme un garçon, toujours, et tout les mois elle me taillait les cheveux elle même. Sur un tabouret de la cuisine, un torchon sur les épaules, elle me faisait une coupe, genre coupe au bol comme ta Jeanne d'Arc. Et toujours pour finir elle me passait la tondeuse sur la nuque. La première fois cela m'a fait pleurer, et puis je me suis habituée, on s'habitue à tout. Et puis quand on m'a emmenée de la ferme vers Londres, j'ai eu au moins cette liberté de laisser pousser mes cheveux, et je l'ai fait avec volupté, comme pour me venger. Pendant 5 ans.
Après mon premier contrat, je suis rentrée et je n'ai eu qu'une envie, celle de redevenir la gamine que j'étais chez tante Dorothy. Alors j'ai foncé chez le premier coiffeur venu et j'ai tout fait couper, très court, la nuque très dégagée, à la tondeuse. Et de retour chez moi j'ai jouie."
Pendant qu'elle me racontait cela, Moïra avait accéléré le rythme des mouvements son corps et de mon côté l'excitation avait été de plus en plus forte. Sans finir son histoire elle s'était cambrée en arrière et sans s'occuper de mon plaisir elle avait joui plusieurs fois...

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Moïra - chapitre 5

7 Février 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

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Le cafard qui me tombait dessus ce soir là aurait plus facilement trouvé sa place dans une rue trempée de Hambourg. Pourtant autour de moi l'ambiance était plutôt chemises à fleurs et bermudas. Et la perspective de revoir Moïra aurait du me rendre moins morose.
Sa mission accomplie, je devais la débriefer avant qu'elle ne disparaisse dans la nature. Une semaine plus tôt, le leader syndical des Antilles françaises avait été assasiné devant sa permanence. Personne n'avait assisté à la scène mais il avait été retrouvé encore fumant, une dizaine de balles de 9 mm dans le corps et une pierre dans la bouche. Cette étrange mise en scène avait dérouté les journalistes locaux, mais quelques anciens avaient trouvé là le souvenir de certains règlements de compte de la mafia sicilienne, ce qui, on s'en doute, avait jeté un voile mystérieux sur le meurtre. Les journalistes métropolitains, rencardés par la Boîte, avait levé le lièvre et rapidement la piste des cartels colombiens avait surgit. En quelques jours, le leader charismatique était devenu un vulgaire voyou à la solde des trafiquants de drogue. L'impact avait été énorme sur le climat social, les militants, abasourdis et désorientés étaient rentrés dans le rang, et sans doute pour longtemps...
Moïra m'attendait au bar de son hôtel de Philipsburg, côté néerlandais de l'île de Saint Martin. Elle paraissait triste et fatiguée, la mèche sur l'oeil. Un timide sourire déformât sa bouche lorsque je m'approchais. C'était peut être là l'origine de mon blues. J'avais peut être imaginé la retrouver triomphante, un large sourire dévoilant sa mâchoire de prédatrice, le cheveux brillant et taillés au millimètre selon son goût.
-" Tu m'as manqué Darling.
- Qu'est ce qui ne va pas?
- Rien, ma claque! Je crois que je vais prendre des vacances.
- Tout c'est bien passé pourtant, racontes...
- Non, pas maintenant. Viens avec moi, allons baiser.
- Ah bon? ...Mais il ne manque pas une étape là? " Lançais-je malicieusement en portant la main vers ses cheveux.
- " Et si je te dis que j'ai envie de toi sans avoir besoin d'être excitée par autre chose, ça te va? Ce soir, on baise et on dort. Demain sera un autre jour, j'irai me faire couper les cheveux, tu m'accompagneras, ensuite déjeuner à la plage, sage hein, et après on parlera boulot, ok?"
Arrivé devant sa chambre, je la pris dans mes bras, empoignant les quelques centimètres que ses cheveux avaient acquis sur la nuque, et l'embrassais.
-" Profites en mon salaud, demain tu ne pourras plus le faire...."


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Moïra - chapitre 4

9 Janvier 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

3781915086_ebbc644832_o.jpgLe briefing n’avait pas duré 2 heures. Orlan, le chef des Opérations était venu en personne. Un flic. Les gars du Service Action en étaient verts. N’empêche, ce type avait quand même des idées. C’est lui qui avait pensé à Moïra pour cette opération homo. Ca coûtait plus cher, c’est sur, mais au moins, on ne pourrait pas soupçonner le Gouvernement d’une quelconque implication dans la disparition soudaine du leader syndical dont l’influence grandissait de façon inquiétante aux Antilles.

Moïra avait posé toutes les bonnes questions, fournit sa petite « lettre au Père Noël » :

un Glock 17 et un 26 en back up, un fusil HSG 1 avec une optique Zeiss et silencieux, jumelle télémètre laser et vision nocturne et petit matériel. Le tout livré sur place.

A nous après l’action, à organiser la désinformation et à faire assez de tapage pour discréditer la victime en lui trouvant des liens avec les cartels sud américains…

 

Jusqu’à son départ, je restais le poisson pilote de Moïra, et j’avoue que la mission ne me déplaisait pas. Je l’accompagnais jusqu’à l’appartement sécurisé où la Boîte avait décidé de la loger en attendant le vol du lendemain pour Boston.

Pas moyen de faire une virée « Paris by night », rien ne devait pouvoir apparaître de la vie de Moïra depuis sa « disparition » de Bosnie. Demain elle embarquerait sur l’Airbus gouvernemental qui amenait les ministres et leur staff à une conférence économique, comme attachée parlementaire, sans doute la plus sexy qu’ils n’auront jamais…

Moïra m’invita à rester au moment au j’allais prendre congé. Elle s’avança vers moi, me tendant un verre de vin :

-«  Reste ! Cet endroit me fiche le cafard. » Je me suis dit qu’il y avait sûrement bien d’autre raison dans la vie d’avoir le cafard que de loger dans un appartement de 120 m² dans le 17e arrondissement, mais j’étais ravi de pouvoir rester avec elle. Je pris le verre de bordeaux et me lançais :

-«  Cette histoire de coiffeur, c’est vrai ? Vous faites ça à chaque fois ?

- Oui darling, chaque fois que je passe plus de 3 semaines loin de la civilisation.

- Et….A chaque fois… Ca vous ouvre l’appétit comme ça ?

- Réellement oui. Un truc de l’enfance sans doute. J’aime me faire couper les cheveux très court et toujours par un homme. Et quand je l’ai fait je suis toujours pas mal excitée… »

Disant cela elle attrapa ma cravate et m’attira vers elle, jusqu’à ce que nos lèvres se rencontrent à nouveau. Naturellement ma main enveloppa sa nuque et mes doigts s’excitèrent à caresser les cheveux ras, ce qui lui fit sans doute autant d’effet qu’à moi….

La suite dans une bonne librairie....Un jour

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Moïra - chapitre 3

7 Janvier 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

News - Carrie Anne Moss TrinityArrivé à Villacoublay, une voiture avec chauffeur nous attendait pour nous conduire à la Centrale. Beaucoup de mon appréhension du début avait disparue, même si je savais être en présence de la femme la plus dangereuse que je n'ai jamais côtoyé. La lecture de quelques unes des opérations qu'elle avait réalisé m'avait laissé un peu sceptique, mais entendu de sa bouche, sans vantardise et de façon très "technique" m'avait convaincu des hautes capacités professionnelles de cette fille.
A présent, dans les embouteillages parisiens, elle était redevenue la panthère noire avec laquelle j'avais eu l'impression d'embarquer 3 heures plus tôt à Dubrovnik...

Le Falcon venait de décoller et nous avions près de deux heures de vol devant nous avant de rejoindre Villacoublay. Déjà le soleil se couchait et nous gratifiait à travers les hublots de gauche d'un spectacle très photogénique. Dans l'ambiance feutrée de la cabine, Moïra s'était installée à son aise, les pieds sur la table. Je fis glisser le dossier vers elle, mais au lieu de le prendre et commencer à le lire, elle se leva avec nonchalance et vint s'asseoir à côté de moi.
-" Ca vous a étonné tout à l'heure que je vous demande un peu de temps pour aller me faire couper les cheveux?
- Oui....J'avoue, je ne m'y attendais pas.
- C'est toujours comme ça quand je reviens à la civilisation. J'ai besoin de ça. Ça m'excite et m'ouvre l'appétit."
En disant cela elle se penchait davantage sur moi. Sans même me laisser la chance d'une quelconque initiative, elle posa une main sur mon pantalon et plaqua ses lèvres sur ma bouche. Bêtement je songeais à l'équipage, m'inquiétant de savoir si depuis le poste de pilotage on pouvait nous voir. Avec une habileté stupéfiante Moïra avait réussi à défaire ma braguette et massait délicatement ma verge. Lorsqu'elle le jugea opportun, elle abandonna mes lèvres et m'ordonna de baisser mon pantalon. Subjugué comme un chien de prairie devant un crotale je m'exécutais. La fellation qu'elle entrepris paraissait davantage dédiée à son plaisir. J'osais porter ma main sur les cheveux courts de sa nuque et le grognement qu'elle émit à ce moment là me fit comprendre qu'elle appréciait. Subitement elle s'écarta, défie son pantalon à son tour et lâcha dans un souffle:
-" Baise moi!"
Nous nous lançâmes dans une étreinte aussi sauvage que vigoureuse qui trouva son paroxysme au bout de quelques minutes dans un double râle un peu bestial.
Il lui fallu moins de temps qu'à moi pour reprendre son souffle. Elle se rhabilla rapidement et retrouva sa place de l'autre côté de la tablette, les jambes allongées et les pieds sur le bord du hublot.
-" N'allez pas vous monter le bourrichon hein? Ça fait juste partie de ma remise en condition post-opérationnelle on va dire."
Je ne pu m'empêcher de sourire en admirant sa maîtrise des expressions idiomatiques de la langue française. Elle se plongea dans la lecture du dossier, me laissant tout le loisir de l'observer. Cette étreinte avait été comme un rêve, un fantasme dont il ne restait rien, et je mourrai à nouveau d'envie de glisser mes doigts à travers ses cheveux noirs, brillants et si courts par endroit. Mais l'intermède était terminé et les choses que nous avions à traiter tellement graves qu'elles requéraient toute notre concentration.

A suivre...
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Moïra - chapitre 2

6 Janvier 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra


Nous filions à bonne allure sur l'E73 en direction de la côte. La Neretva à cette saison était plutôt basse et donnait encore plus de relief à la vallée. En rien de temps nous serions à Dubrovnik.
Moïra semblait perdue dans ses pensées. Elle avait quitté ses vêtements militaires et m'était réapparue en pantalon de cuir et débardeur, son blouson sur l'épaule. Ses cheveux noirs encore humides étaient coiffés en arrière, dégageant son visage et ses oreilles. Un trouffion avait cru sans doute la séduire en proposant de l'aider à porter son sac de cordura noir et l'avait accompagné jusqu'au coffre de la BMW. Elle l'avait gratifié d'un joli sourire qui sûrement peuplerai les nuits du gars pendant longtemps.
Elle jeta un oeil sur sa grosse montre FieldOps:
-" A quelle heure est l'avion?
- Il est à disposition, nous pourrons décoller dès notre arrivée...
- Super! Laissez moi 1/2 heure en ville. Le temps de me faire couper les cheveux.
-...."  La requête me laissa sans voix, un instant.
-" Ok, tout ce que vous voulez." Bizarrement, cela la rendait à mes yeux plus humaine, plus accessible. Elle m'aurait presque impressionnée sinon.
Il n'y avait rien à faire. Nous avions décidé de ne pas parler avant d'être dans l'avion. Sauf à nous inquiéter de la pluie et du beau temps...
Je me suis penché en avant vers le chauffeur pour lui signifier que nous allions en ville avant l'aéroport. Je n'arrivais pas à me concentrer sur autre chose que la présence de cette femme à côté de moi. Il y avait tellement de questions que j'aurais aimé lui poser. Mais il fallait rester professionnel. Pas de détails avant d'être dans l'avion.
Après deux heures de route nous arrivâmes à Dubrovnik. Le chauffeur nous conduisit sur Iza Grada, le boulevard qui ceinture la vieille cité, jusqu'au Hilton. En sortant de la voiture Moïra lança:
-"Je vous retrouve dans 1/2 heure au bar!" Ce n'était pas une proposition, c'était une consigne. Je la suivi du regard, admirant son allure souple et sportive et décidais de me rendre au bar du Hilton sans attendre.
Dans le hall, avant la réception, je l'aperçu, déjà installée sur le fauteuil dans le salon des hommes. Cette vision me troubla encore plus s'il le fallait.
Je venais tout juste de terminer mon caffè latte lorsqu'elle me rejoint, rayonnante, la main gauche caressant sa nuque :
-" Merci de m'avoir attendue.
- Vous désirez boire quelque chose?
- Merci, non! Allons y" Et elle fit volte face, filant déjà vers la sortie. Je me serai damné pour pouvoir, moi aussi, passer la main sur cette nuque fraichement tondue...
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A suivre...
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Moïra - chapitre 1

4 Janvier 2010 , Rédigé par jeaneg Publié dans #Nouvelles et petites histoires, #Moïra

carrie ann moss 9 trinityUn drôle de prénom. La première fois qu'un garçon s'en était moqué, après lui avoir cassé une dent et coloré un oeil elle avait fouillé l'Internet pour savoir si cela voulait réellement dire quelque chose.
Et depuis ce jour là elle était assez fière de s'appeler ainsi.
Née d'un père anglais de Hong Kong et d'une mère hawaîenne, elle avait grandie dans une ferme du Devon, élévée par Dorothy chez qui elle échoua lorsque l'avion qui transportait ses parents disparu en mer.
Une enfance de garçon de ferme, levée tôt et travaillant dur. D'ailleurs Dorothy la considérait comme un garçon, l'habillait comme un garçon, lui coupait les cheveux comme un garçon et ne voulait pas entendre parler féminité. La nature pourvoirait à son éducation sexuelle. Les garçons et les filles du voisinage en firent les frais.
Quand Moïra eu 15 ans, un homme en costume sombre arriva à la ferme de Dorothy dans une berline noire. Ils s'entretinrent un instant en privé puis Dorothy l'envoya rassembler ses affaires. Un quart d'heure plus tard et sans trop d'explication, elle était emmenée par cette voiture puissante loin de la ferme et de son enfance.
De ce jour, la vie de Moïra devint une affaire d'Etat. On lui fit suivre des études à Londres, on développa beaucoup de ses capacités physiques. A 20 ans elle était devenu une belle jeune femme, capable d'évoluer dans toutes les couches de la société, de parler de mécanique quantique comme de la prolifératon du lemming dans le Nord canadien.
Puis elle disparue. Ceux qui avaient pu la rencontrer, à la Fac ou dans une soirée n'eurent plus jamais de nouvelles. Aujourd'hui encore, cette période demeure une page blanche dans sa biographie.
J'ai rencontré Moïra en Bosnie. Sur la base de Mostar, elle débarquait avec une équipe du SAS qui rentrait d'une mission difficile dans la région de Banja Luka. Pas la peine de dire comment la belle m'avait tapé dans l'oeil. Son allure féline malgré les amples vêtements militaires et son assurance au milieu de ces hommes rudes avaient suffit à me subjuguer. Elle vint vers moi, secouant de la main sa tignasse noire.
-" C'est vous le Frenchy?
- Oui
- Laissez moi une heure, le temps de faire un brin de toilette et de rassembler mon bardat"

A suivre...
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